Forte de ses expérimentations menées depuis 2015, l’association Fashion Green Hub entend faire évoluer son atelier de confection installé au Plateau Fertile de Roubaix, dans le Nord. Devenant une SAS et rebaptisé « Atelier Agile », ce dernier compte devenir la première étape d’un futur réseau national dédié aux productions à la demande de proximité.

Le dispositif sera opérationnel en janvier, avec le soutien de la région et d’une aide de 600.000 euros apportée par le programme d’investissements d’avenir (PIA). La Métropole lilloise (MEL), la ville de Roubaix, l’Ademe (agence de la transition écologique) et le Défi (organisme de soutien à la filière mode) prennent également part à son développement. Sans oublier quatre grandes structures locales qui en seront les premiers clients: les industriels Lemahieu et Les Tissages de Charlieu, ainsi que les enseignes BlanchePorte et ID Group (IdKids).

L’Atelier Agile sera pensé comme un démonstrateur, posant les fondations pour de futurs autres ateliers destinés à voir le jour sur son modèle à travers la France. Labellisé par Euramaterials, le dispositif entend à terme permettre aux marques et créateurs de “passer de l’idée au projet en sept jours ».

Aujourd’hui fort d’une dizaine de personnes sur une surface de 250 mètres carrés, l’atelier devrait à terme employer et former une trentaine de personnes sur une surface portée à 600 mètres carrés, dotée d’équipements 4.0 de préproduction, de dispositifs d’impression et de découpe automatique, de systèmes automatisés d’emballage et bien sûr de machines à coudre. 

“Notre idée est d’avoir un certain nombre de partenaires de confection, de préparer les kits de production chez nous, puis d’en assembler une partie chez nous, et une partie à l’extérieur”, nous explique le directeur général de l’Atelier Agile, Guillaume Aélion, qui évoque une dizaine d’ateliers partenaires déjà identifiés, et dont les compétences spécifiques permettront d’élargir les gammes de produits proposés.

L’Atelier Agile espère surtout prouver la viabilité du modèle pour le voir se décliner sur l’ensemble du territoire, via Atelier Agile ou d’autres acteurs industriels. “Ce que l’on veut surtout, c’est poser les bases d’un écosystème. Pour être agile et proche des clients, il faut plein d’ateliers pour mailler le territoire”, souligne son responsable. 

La production à la demande, une tendance de fond

Le projet s’inscrit à la croisée de nombreux enjeux se posant aujourd’hui à la filière, comme l’avait précédemment pointé FashionNetwork. A commencer par le Made in France, à l’heure où la crise sanitaire a ramené les velléités de souveraineté industrielle dans la parole gouvernementale, et où la production en urgence de masques a permis de renouer des liens qui s’étaient étiolés entre filateurs, tisseurs et façonniers tricolores.

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