Bercy lance un appel à projets doté d’une enveloppe de 100 millions d’euros. Agnès Panier-Runacher, la ministre déléguée à l’industrie, entend combler certaines lacunes de l’industrie française et soutenir sa revitalisation post-Covid.

Les dossiers sont à déposer sur le site web de Bpifrance d’ici le 17 novembre à 12 heures sonnantes. Pour mettre un peu d’huile dans les rouages de l’investissement industriel grippés par la crise sanitaire, le gouvernement veut aider financièrement des projets dans quatre secteurs jugés « critiques » pour la « résilience » du Made in France : la santé, l’agroalimentaire, l’électronique et l’industrie lourde.

L’urgence étant là, l’idée est d’aller vite avec un appel à projets doté d’une enveloppe de 100 millions d’euros lancé dès cet été. « Cela concerne les créations de nouvelles lignes, les augmentations de capacités ou la modernisation des sites. Chaque comité de filière industriel nous a remonté des domaines dans lesquels des relocalisations ou de nouveaux projets sont possibles. Ce n’est pas de la théorie », explique Agnès Panier-Runacher, la ministre déléguée à l’industrie, qui a déjà en main une trentaine de projets concrets proposés par des entreprises pour « pallier les vulnérabilités dans certains secteurs ».

Combler les manques

Le premier terrain de jeu visé est celui de l’industrie pharmaceutique et de la santé, avec les médicaments, le matériel et notamment celui manié en réanimation et en diagnostic in vitro, ou encore l’utilisation des données. Le deuxième concerne l’électronique, Bercy déplorant la grande déprime de la production de cartes électroniques – un segment dans lequel « la France est pieds et poings liés par rapport à l’Asie, mais où les industriels français peuvent se construire des positions de niche et une capacité à ajuster la production aux besoins », souligne Agnès Panier-Runacher.

Le gouvernement a également des vues sur la production de lin, de chanvre, de colza, de pois ou de lentilles, sur les nouvelles protéines animales, la transformation agroalimentaire, les emballages en biomatériaux ou sur la traçabilité des aliments. Bercy insiste également sur les projets liés à la chimie ou à la sidérurgie , « l’arrêt de la chaîne logistique internationale ayant mis le doigt sur nos impasses », dit-elle.

Bruxelles plus souple

« L’enjeu est de faciliter l’implantation de nouvelles productions en France, poursuit la ministre. Nous ne sommes pas dans le déni, les projets doivent être compétitifs. Ces derniers peuvent l’être en prenant en compte les coûts logistiques totaux, en améliorant les coûts de revient grâce aux nouvelles technologies de fabrication industrielle ».

Si l’aide requise est inférieure à 800.000 euros, il n’y aura pas besoin de vérifier si le projet tombe ou non sous le régime bruxellois des aides d’Etat. Si son montant est supérieur, l’instruction du dossier sera donc plus longue. Bercy veut soutenir au moins une dizaine de gros projets cette année. Et plus si affinité.

Source LesEchos