Le Comité stratégique de filière Mode&Luxe dévoilait en janvier un rapport dédié à la relocalisation de l’activité textile tricolore. Une stratégie qui, comme le pointait FashionNetwork.com, vise à faire rimer proximité et compétitivité via une meilleure coordination de la filière ainsi que des investissements industriels concertés. Mais un autre aspect du rapport du CSF est le rôle central qu’est amenée à jouer la responsabilité sociale et environnementale de la filière tricolore dans la montée en puissance de la mode Made in France.

« Si le critère prix reste le facteur déterminant de l’achat, à fortiori, dans un contexte de crise sanitaire et économique, une part de plus en plus importante du public valorise l’engagement social et environnementale des marques », pointe ainsi le document d’une soixantaine de pages. Les deux tiers des clients seraient ainsi prêts à être davantage fidèle à une marques ‘engagée pour un futur meilleur’, en particulier les 35-44 ans résidant dans les métropoles », pointe le rapport, citant un baromètre Tilt Ideas & Epsy de septembre 2020.

Au-delà de la simple sensibilisation des consommateurs à ces questions, il s’agit pour les fédérations de montrer l’évolution du modèle économique des entreprises de la filière tricolore. La démarquant ainsi de des productions étrangères d’habillement perçues comme lourdement pollueuses, notamment dans les pays à bas coûts de production. La transparence doit, selon le rapport, appuyer ce processus, en apportant des « informations précises » sur les produits, allant de leur composition à leurs conditions de productions en passant par les démarches durables dont ils ont fait l’objet.

Cette étape est « indispensable pour susciter la demande, elle-même nécessaire à la viabilité des projets de relocation ou de réindustrialisation », estiment les représentants de la filière. La généralisation de ces démarches durables occasionnera simultanément un gain de valeur pour les productions, et un accroissement grandissant de l’engagement des consommateurs auprès des marques et fabricants tricolores. Car, rappelle le document, la fabrication en France n’est pas en soi une garantie de qualité ou de durabilité.

« Il appartient aux producteurs et aux marques de montrer la valeur associée à une production locale, qu’elle soit en termes de savoir-faire, de durabilité, de développement économique ou d’impact environnemental », pointe ainsi le rapport, qui identifie donc trois axes de valorisation à exploiter.

Le premier d’entre eux est la promotion du « Made by » plutôt que du « Made in ». Façon de souligner l’impact des savoir-faire locaux dans les différentes régions de France. Une approche qui trouve par ailleurs sa justification dans le fait que le « Made in France » demeurerait dans l’esprit des consommateurs une « définition douanière pouvant être peu claire ». Et n’implique pas qu’une part significative de la production ait effectivement eu lieu sur le sol national.

Une réflexion sur les complémentarités en zone Euromed

Un autre axe, complémentaire, est la mise en avant de l’impact environnemental d’une production au moins partiellement effectuée en France. Le rapport invite en exemple à mettre en avant le fait qu’un textile fabriqué en France puis confectionné en Euromed permet de diviser par deux l’impact carbone par rapport à la production en Asie, « du fait du faible coût environnemental de l’énergie en France ».

Un troisième axe est l’implication du consommateur lui-même dans la production. Et ceci en lui permettant de mieux connaitre les réalités de la chaîne de valeur et des différentes étapes de fabrication des produits. Une ouverture de la filière qui pourrait se traduire dans les faits par des visites d’ateliers, des opérations menées via les réseaux sociaux, le recours à des opérations de financement participatif, des dispositifs d’étiquetages intelligence et autres.

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