Commandé en juillet dernier et remis le 19 janvier à Barbara Pompili, ministre de la Transition Écologique, et Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, le « Contrat stratégique de filière Mode et Luxe » analyse la tendance de la « mode durable » et propose 36 pistes de réflexions pour relocaliser la production de textile en France et en améliorer la compétitivité.

La France est le premier acteur mondial de la mode et du luxe. Un statut qui n’empêche pourtant pas les consommateurs français d’acheter plus de 87 % de vêtements, chaussures et accessoires en cuir importés.
Un constat mis en lumière par Guillaume de Seynes, président du Comité stratégique de Filière « Mode et Luxe » et directeur général d’Hermès, dans le « Contrat stratégique de filière Mode et Luxe » remis en janvier dernier à Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, et Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie. « La demande pour une production locale et durable existe, mais elle ne se traduit pas systématiquement dans la consommation réelle », peut-on lire dans le rapport.

« Consommer mieux, consommer local », utopie ou réalité ?

« Nous avons une industrie textile, une maroquinerie, une bijouterie et bien d’autres secteurs encore qui peuvent se prévaloir d’une production à la fois durable et de qualité. Il faut utiliser de manière plus affirmée ces leviers« , a déclaré Agnès Pannier-Runacher dans le communiqué annonçant la remise du rapport. Et c’est à travers 36 solutions que la ministre et les auteurs du rapport entendent soutenir le secteur.
La France devrait, selon ces derniers, soutenir le recyclage des textiles mais également développer ses matières naturelles locales, en particulier la filière du lin, dont elle est le premier producteur mondial. Actuellement, la production est « exportée à 80 % en Asie et à 15 % dans l’UE » puis réimportée sous forme de « tissus ou produits confectionnés », faute de « capacités de traitement de filature ». Le rapport souligne donc l’importance de soutenir les projets et les démarches innovantes de développement de la production de matières naturelles locales et/ou recyclées.

 Un autre enjeu majeur, celui du prix. Il représente le premier frein à la consommation Made In France et à la relocalisation d’activités. Le rapport souligne l’importance « d’expliquer cette différence de prix (aux consommateurs et aux donneurs d’ordres) et travailler à la réduire en comparant les coûts français aux coûts réels de la production délocalisée, et en trouvant le bon équilibre entre volume de commandes et rentabilité pour les fabricants, en développant des commandes plus limitées mais suffisamment importantes pour être rentables, la production à la demande et les réassorts rapides. » Une fabrication locale peut ainsi permettre de limiter invendus et soldes, et ramener le surcoût du Made In France à un niveau plus acceptable pour le consommateur.

Lire la suite sur La Nouvelle République