Sur BFM Business, le président-fondateur de la marque de sous-vêtements revient sur le rapport qu’il a co-rédigé sur la relocalisation de la production textile en France.

Le constat est douloureux. Aujourd’hui, 87% des produits textiles achetés en France sont importés essentiellement d’Asie. 90% des emplois de cette industrie autrefois florissante ont disparu.

Avec le contexte économique, la prise de conscience des consommateurs pour un commerce plus équitable: le gouvernement souhaite accélérer les relocalisations industrielles, notamment textiles.

Un rapport a ainsi été remis au gouvernement avec 36 propositions. Invité du Grand journal de l’éco, Guillaume Gibault, le président-fondateur du Slip Français et co-auteur du rapport explique que l’objectif est de faire passer « de 13 à 25% la part du textile fabriqué en France, ça serait déjà un premier pas ».

Pédagogie

Evidemment, ça ne se fera pas du jour au lendemain, « en 5 à 10 ans, ça serait pas mal », ajoute le dirigeant qui précise que cette part de 25% permettrait « de remettre en route les investissements de fonds, l’industrie en ordre de marche et faire évoluer les mentalités ».

Surtout, au-delà de la production, c’est la perception du consommateur qui doit évoluer, en acceptant de payer plus cher un produit fabriqué en France. Car le prix est bien le principal frein du textile français. Alors il faudra faire preuve de pédagogie.

« Il faut faire comprendre ce qu’il y a dans le prix du made in France qui apparaît plus cher », souligne Guillaume Gibault. « Il ne faut pas juste comprendre le coût du produit mais tout ce que ça veut dire autour, économiquement, de mise au point, considérer le coût complet, le coût sociétal et environnemental », poursuit-il.

Et de rappeler qu' »on ne pourra pas faire baisser le prix indéfiniment, il ne faut pas rentrer dans une guerre du prix car on ne sait pas faire. On défend un modèle sociétal, les 35 heures, les congés payés… Par contre d’expliquer qu’il faut prendre en compte d’autres dimensions dans ce prix avec des modèles de coût complet ».

Une des recommandations du rapport préconise ainsi de donner un indicateur plus complet que le prix unitaire aux acheteurs en gros (la distribution, les donneurs d’ordre, l’Etat…) « pour leur permettre de prendre en compte tout ce qui va autour, avoir une vue complète de ce que ça coûte et de se rendre compte que le made in France n’est pas forcément plus cher ».

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